Ce ne sont ni les effets drastiques des changements climatiques qui plongent les vaillantes populations dans le dénuement le plus abject ;
Ce n’est pas non plus la situation d’une jeunesse désemparée, déboussolée et sans perspectives ;
Ce n’est pas le sort de nos compatriotes errant et mourant dans le désert et la méditerranée ;
Ce ne sont pas les lâches attaques et crimes des djihadistes et autres gangsters contre les paisibles populations ;
Ce n’est pas la misère ambiante et grandissante dans laquelle les populations végètent
Etc.
Ce qui cristallise l’attention, ce sont les gesticulations et agissements de quelques chefs d’Etat africains de la CEDEAO, qui se préparent pour un coup de force militaire au Niger. Pouah. J’avais jusque là cru comprendre que le bon sens recommandait que de deux maux, on choisit le moindre. Je me rends compte, avec beaucoup d’amertume, que le fameux bon sens n’est pas la chose la mieux partagée avec certains de nos chefs d’état de la CEDEAO, va-t-en-guerre, instrumentalisés, dépourvus de tout discernement et surtout de la fibre patriotique. Des Héros africains comme Kwame N’KRUMAH, Patrice LUMUMBA, Mouammar KHADAFI, etc. doivent être en ce moment en train de se retourner dans leurs tombes. Nulle n’a besoin d’être maître en art divinatoire pour faire la balance entre un coup d’Etat, déjà consommé et digéré et les conséquences désastreuses de l’allumage d’un brasier en Afrique de l’Ouest. Une question vient tout de suite à l’esprit : pour qui certains dirigeants va-t-en-guerre roulent-ils réellement. Gouvernent-ils pour le bien de leurs populations ou pour voir les populations croupir dans la misère ou encore pour des intérêts sordides de puissances étrangères. Nos chefs d’Etat ne seraient-ils que des pantins aux mains des puissances maléfiques ? En somme, des sous fifres obéissant servilement aux desiderata des pays étrangers pour qui l’Afrique ne doit jamais s’épanouir au risque de mettre un coup d’arrêt à leur pillage éhonté des richesses de l’Afrique, qui n’a que trop duré.
À quoi rime un coup de force aujourd’hui au Niger comme si les populations ne souffrent pas assez déjà. Pour endormir nos consciences, les valets de l’impérialisme, qui veulent toujours maintenir l’Afrique dans la dépendance et la servitude, parlent d’une opération spéciale, chirurgicale et patati et patata pour rétablir le président déchu. Les nouvelles autorités de la transition de Niamey leur répliquent, il faut qu’il soit encore en vie pour qu’il soit rétabli. Les abrutis n’entendent pas cela. Si ce scénario lugubre advenait, à qui la famille du président déchu du Niger demanderait des comptes sur la mort de son fils ? A moins que ce dernier ne soit devenu une victime expiatoire de plus à sacrifier pour des intérêts sordides et inavouables de puissances et multinationales tapies dans l’ombre et tirant sur la ficelle. La précédente question en appelle d’autres : par qui remplacerait-on les autorités militaires actuelles ? Avec quels corps constitués des forces armées nigériennes travaillerait-il ? Quelles populations nigériennes dirigerait-il ? Cette dernière question vaut son pesant d’or au regard des soutiens populaires qui saluent les autorités de la transition du Niger.
La guerre, on sait quand ça commence, jamais quand ça finit. Une guerre en Afrique de l’Ouest, nous n’en voulons pas ! Honte à quiconque la cautionnerait. Ce qui doit nous préoccuper, c’est le sort des compatriotes se noyant par dizaines et milliers dans la méditerranée et mourant de soif, de faim, d’épuisement dans le Sahara. Ce qui doit nous préoccuper, c’est l’éradication des groupes terroristes et la sécurité de nos populations ; ce qui doit nous préoccuper, c’est de donner espoir et assurer un avenir radieux à nos jeunesses. Ne permettons pas l’allumage d’un brasier en Afrique de l’Ouest, n’allumons pas s’il vous plaît, la boîte de pandore. Nous n’en avons que faire.
ATCHADE Chambi Julien
Journaliste et enseignant