À l’initiative de DEDRAS-ONG , différents acteurs se sont mobilisés le jeudi 18 janvier 2024 à l’hôtel Kaba à Natitingou. Il était question de la mise en place du Comité local de l’eau (CLE) du micro bassin de la Perma dans la commune de Natitingou. Une initiative soutenue par l’Ong en accord avec les autorités compétentes, dans la perspective de la gestion durable des ressources en eau qui se raréfient du fait des pratiques anthropiques.
Régis AGOSSOU
Les acteurs en charge de la gestion des ressources en eau étaient en atelier ce jeudi 18 janvier 2024 à l’hôtel Kaba à Natitingou. L’objectif dudit atelier est de procéder au lancement officiel du processus de mise en place du Comité local de l’eau (CLE) du micro bassin de la Perma à Natitingou. De façon spécifique, il vise à partager avec les parties prenantes les problématiques et enjeux GIRE justifiant la nécessité de mettre en place un CLE au niveau du micro bassin de Perma, proposer et valider une feuille de route pour la conduite du processus de mise en place du CLE. Il entend aussi de mettre en place un comité Adhoc représentatif vis-à-vis des parties prenantes pour faciliter un processus inclusif, échanger sur la nécessité de prise en compte du genre dans le processus conformément au guide d’une part et compte tenu du rôle primordial que joue la femme dans le secteur de l’eau, d’autre part, et de veiller à la mobilisation de tous les acteurs.
DEDRAS-ONG appuie cette initiative à travers plusieurs mécanismes, conformément à la politique de la Gestion intégrée des ressources en eau (Gire), optée par le Bénin depuis 1998 pour garantir l’eau en quantité et en qualité pour tous les usages. Elle accompagne la Politique nationale de l’eau du Bénin qui prévoit la participation de toutes les parties prenantes au processus de prise de décision relative à la gestion des ressources en eau à travers la mise en place des instances de participation. C’est le cas de son projet Drops For Crops Bénin (D4C-BJ)dont la mission estd’améliorer l’efficacité de l’utilisation de l’eau pour la production de légumes grâce à un équipement d’irrigation, pompes solaires et meilleur stockage de l’eau qui permet aux agriculteurs de produire un revenu durable.
« On dit souvent que l’Atacora est le château d’eau du Bénin, mais quand on regarde ceux qui vivent au niveau du château on se demande comment cette ressource qui est bénéfique pour la vie est utilisée pour le bien-être de la population », a laissé entendre Luc GOUROUBERA Expert GIRE / DEDRAS. Il soutient qu’il est nécessaire que les acteurs se tiennent la main pour gérer tout ce qui est lié à l’utilisation efficiente de l’eau pour que la population de l’Atacora et celle de la Donga où travaille l’Ong, puisse vraiment bénéficier de cette ressource eau pour leur bien-être. Ce qui explique la présence de la Direction départementale de l’eau de l’énergie et des mines (DDEEM), de l’ONG Alpha et Omega Environnement, ONG TANDEME-GENERATIONS, Bcda, Police républicaine… mobilisés pour prendre part à cet atelier. Représentant le maire de la commune de Natitingou, KADRI ADAMOU, chef du troisième arrondissement souhaite la bienvenue aux participants. Selon ses explications, le bassin de Perma mérite qu’on le sauve au regard des activités humaines qui menacent ledit bassin de disparition. « La vie c’est l’eau, nous vous rassurons de toutes les dispositions indéfectibles pour vous accompagner dans cette action de sauvegarde du bassin de Perma », a-t-il indiqué.
Victor Yoxi, DDEEM fait remarquer que le bassin de Perma long de 19 kilomètres traverse plusieurs localités. Un réseau hydrographique aux fonctions naturelles, économiques, socioculturelles et environnementales classiques qui constitue un lit aux activités d’orpaillage. « Malheureusement, cette unité hydrologique est exposée aux problèmes de dégradation poussée tels que l’exploitation artisanale de l’or, l’utilisation du mercure pour l’exploitation de l’or, les engrais et autres intrants agricoles chimiques, le prélèvement abusif de sable pour la construction, la dégradation du couvert végétal autour de la rivière au profit de l’orpaillage et des champs, l’érosion hydrique des berges due à la destruction du couvert végétal », regrette-t-il. Une situation qui nécessite un réel engagement et à une forte implication dans la conduite du processus pour une gestion durable des ressources en Eau de l’Unité hydrologique de Perma. Rappelons qu’un Comité local de l’eau (CLE) de cinq membres a été installé.