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Politique : Nadia Nata recommande aux dirigeants africains en fin de mandat la préservation des acquis de la démocratie et donne des leçons de leadership

Dans une publication faite ce jeudi 10 octobre 2024 sur sa page facebook, Nadia Nata, Consultante en Gouvernance Publique, Paix et Sécurité, attire l’attention des Chefs d’États africains en fin de mandat. Pour elle, les fins de règnes et les successions politiques sont des occasions de toutes sortes d’instabilités politiques. Le cas d’anciens Présidents tels que Macky Sall, Ali Bongo, Alapha Condé, Blaise Compaoré et Mamadou Tandja qui ont essayé par tous les moyens licites comme illicites de se maintenir à la tête de leurs pays respectifs ont été cités. Le cas d’autres pays africains qui semblent se maintenir au pouvoir tels que le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Togo ont été cités dans sa tribune. Enfin des recommandations ont été faites aux dirigeants africains en fin de règne de promouvoir « la transparence et le fair-play … [qui] facilitent la transition du pouvoir ».

 

Lire l’intégralité de la tribune de Nadia Nata.

 

Fins de règne et successions politiques

 

Bien qu’elles ne soient pas identiques car elles varient selon les contextes, les fins de règne présentent tout de même des similitudes. “Elles marquent ce moment où le pouvoir échappe à son détenteur, où l’on se rend compte, à travers mille détails, que le roi est nu.”  Le jeu démocratique oblige le dirigeant à accepter son destin, tout comme l’ont fait ceux qui l’ont précédé. Pour ce faire, il faut beaucoup d’humilité et de courage pour toute personne ayant joui des prérogatives issues de la Magistrature Suprême pendant de longues années, notamment dans un régime de type présidentiel.   Dans un contexte où les contre-pouvoirs sont faibles et où la société civile, les médias et les citoyens subissent une forte pression, cela est encore plus vrai. Savoir partir, savoir ‘’laisser’’ avant d’être ‘’laissé’’ est un véritable défi. Ça l’est d’autant plus quand le leadership du pays n’a pas su rassembler.

 

Sous les tropiques, l’Union Africaine, la CEDEAO et les États membres ont pris des mesures pour promouvoir la bonne gouvernance et garantir des transitions ou des alternances démocratiques et ordonnées, afin d’éviter les crises résultant de coups d’État ou de successions chaotiques. L’objectif étant d’éviter les luttes de pouvoir et les manipulations constitutionnelles illustrant le refus du dirigeant en place de quitter le pouvoir. Malgré cela, Macky Sall, Mamadou Tandja, Alpha Condé, Blaise Compaoré, Ali Bongo, et autres sont des exemples de dirigeants qui n’ont pas su gérer au mieux la fin de leur mandat ou leur succession politique.  D’autres pays comme le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Togo, certes à des degrés différents, suscitent un réel intérêt et soulèvent des questions sur la gestion de la fin des mandats présidentiels.

 

Ainsi, les fins de règne peuvent être apaisées comme tumultueuses. La qualité de la gouvernance et du leadership du dirigeant sortant, les aspirations et ambitions des prétendants à la succession, ainsi que les conditions et règles de succession, jouent un rôle important dans ce processus. Se maintenir ou choisir un clone, un dauphin direct et apparent ou ‘’déguisé’’ tel un joker, ainsi que l’ouverture aux autres forces politiques comptent également.

 

La transparence et le fair-play facilitent les fins de règne et la transition du pouvoir. Même en cas de dauphin, le dirigeant sortant doit éviter de vouloir contrôler à tout prix au risque de perdre totalement le contrôle. Même en cas de bilan positif et de réalisations triomphales, le choix des électeurs pourrait ne pas porter sur le dauphin. Cela pourrait paraître difficile mais la volonté des citoyens de passer à autre chose doit être respectée si elle existe. Il suffit de garder à l’esprit que les fonctions électives visent à représenter le peuple, qui demeure le véritable détenteur du pouvoir suprême. Les dirigeants devraient par conséquent miser sur l’intelligence collective au lieu de la mépriser ou de la réprimer. Les fins de règne seraient appréhendées avec plus de sérénité en présence d’une participation citoyenne effective durant le mandat.  En effet, ce n’est pas parce que le peuple a délégué son pouvoir le temps d’un ou plusieurs mandats, par le biais de la représentation, qu’il se désintéresse de la gestion du pays. Bien au contraire, les citoyens voudraient participer aux affaires publiques à travers la participation citoyenne sans se sentir menacés par des dirigeants tentant de confisquer le pouvoir alors qu’ils sont censés les représenter.

 

Comment ne pas percevoir l’atout que représente la participation citoyenne dès lors qu’elle contribue à la prise de décision politique et améliore la qualité des politiques publiques  ?

 

Nadia Nata.

 

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