A un peu plus d’un mois des JO, les défenseurs de l’Ukraine alternent entre soulagement et désespoir. Samedi, ils ont ainsi pu se réjouir quand le CIO a annoncé qu’il autorisait quatorze sportifs russes et onze Bélarusses à participer aux Jeux sous bannière neutre, après avoir vérifié qu’ils n’avaient pas soutenu la guerre et aucun lien avec l’armée de leur pays. Un chiffre très faible puisqu’ils étaient 330 Russes 104 Bélarusses aux derniers JO. Les 25 athlètes (quatre en cyclisme, trois en gymnastique/trampoline, deux en haltérophilie et seize en lutte) seront privés de leurs couleurs officielles, ne pourront pas parader sur la Seine lors de la cérémonie d’ouverture et n’apparaîtront pas dans le tableau des médailles.
Oligarque. Mais, le même week-end, le Paris Saint-Germain a officialisé l’identité de sa première recrue du mercato : le gardien russe Matveï Safonov, titulaire de l’équipe nationale russe. Pour ce transfert, le PSG va verser environ 15 millions d’euros au club de Krasnodar, dont le propriétaire est Sergueï Galitski, un oligarque russe sous sanctions ukrainiennes. D’après L’Equipe, « le gouvernement américain dispose d’informations négatives sur ses activités ».
Une partie de cet argent « atterrira mécaniquement dans les caisses de l’Etat russe et contribuera donc à la destruction de l’Ukraine par l’armée de Poutine. Le PSG va participer à l’effort de guerre russe ! », dénonce André Klarsfeld, secrétaire général de l’association Pour l’Ukraine, interrogé par l’Opinion. « Dans l’esprit sinon dans la lettre, ce commerce de joueurs contredit les sanctions économiques qui visent la Fédération de Russie, pour l’obliger à mettre un terme à sa guerre d’agression criminelle. » Et de prévenir : la présence du joueur russe dans les rangs du PSG « a toutes les chances de servir la propagande de Poutine ».
André Klarsfeld déplore donc « un très mauvais signal au monde du sport, et au-delà à tous les soutiens de la Russie : leurs pires fautes ne seront pas sanctionnées. »