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Tournée statutaire du Préfet de l’Atacora : la commune de Natitingou reçoit la visite de Lydie Chabi N. Déré.

Conformément aux dispositions de l’article 281 de la loi 2021-14 du 20 décembre 2021 portant Code de l’Administration Territoriale en République du Bénin, l’autorité préfectorale a l’obligation d’initier une tournée pour s’enquérir des nouvelles de fonctionnement des communes du département dont il a la charge. Dans ce cadre Lydie Chabi Nah Déré a initié depuis le 30 octobre 2023, une tournée statutaire pour le compte de l’année. Cette tournée a démarré par la commune de Kérou et ce jeudi 02 novembre 2023, c’est la commune du Maire Taté Ouindéyama qui a reçu Mme le préfet de l’Atacora pour l’exercice.

Cette rencontre s’est déroulée dans l’une des salles de conférence de la direction départementale de la santé Atacora. Après avoir souhaité la bienvenue à l’autorité de tutelle, Taté Ouindéyama a tenu à faire le point des réalisations faites dans la commune et exposé à l’autorité les difficultés auxquelles sa commune est confrontée. « Au cours de l’année qui s’achève, tous les organes institués au titre de la réforme ont régulièrement fonctionné dans la limite de leurs compétences respectives. Qu’il s’agisse de la tenue des sessions du conseil communal, de celles du conseil de supervision que le fonctionnement des Commissions permanentes.Dans le cadre de la gestion courante de l’Administration communale, le service public a été pleinement assuré et rendu à nos pulpations tant dans la ville de Natitingou que dans nos Arrondissements. Les dépenses de souveraineté et les charges sociales devant la Caisse de Sécurité Sociale sont assurées. En vue d’asseoir progressivement une administration locale profondément axée sur une gestion concertée et participative des affaires de notre cité commune, nous tenons, avec les chefs d’arrondissement, des réunions de concertation en vue de mieux approfondir nos réflexions sur les différents défis de développement de notre commune afin d’apporter des solutions idoines aux multiples problèmes auxquels les populations sont confrontées, facilitant ainsi l’opérationnalisation de ces solutions par l’organe administratif et technique de la Commune.Par ailleurs, les sessions d’arrondissement se tiennent tous les mois et les comptes rendus issues de ces assises à la base, véritable vecteur des besoins de nos concitoyens, nous servent d’éléments matériels pour réajuster nos interventions afin de répondre aux légitimes préoccupations de nos administrés.Il est important de souligner que le processus d’élaboration de notre PDC4 est quasi terminé, avec des programmes et projets qui reposent sur des orientations stratégiques et une vision qui rime avec le statut actuel de notre commune, en tant que commune intermédiaire !

Toutefois, il me plaît d’attirer votre bienveillante attention que cette dynamique de développement qui s’est considérablement améliorée à la faveur de la réforme en cours dans nos entités administratives décentralisées est fortement tributaire à notre politique de mobilisation de ressources et d’identification de nouvelles sources d’imposition. A ce niveau et à titre illustratif pour le compte de l’exercice 2022 à ce jour, les statistiques en thème de mobilisation des ressources propres se présentent comme suit : Deux cent quatre-vingt-onze millions trois cent quarante-quatre mille sept cent vingt-deux (291 344 722) pour Deux cent soixante et un millions sept cent cinquante-trois mille huit cent quarante-six mille francs (261 753 846) en 2021, soit un accroissement de 11.30%. Au 30 septembre 2023, le niveau de mobilisation des ressources propres s’élève à trois cent trente-six millions neuf cent soixante-trois mille cinq cent quatre-vingt-dix (336 963 590) CFA contre une prévision de quatre cent quatre-vingt millions trois cent seize mille trois cent quatre-vingt-dix-sept franc (480 316 397), soit un taux de 70.15%.

Conscients que ces résultats encourageants de mobilisation des ressources doivent être maintenus et renforcés, nous envisageons au cours de l’année prochaine et sur fonds propres, de renforcer l’attractivité du parking gros porteurs de la ville de Natitingou à travers un important investissement qui permettra de lui doter de nouveaux services tels que les boutiques et les magasins pour mieux élargir notre assiette de recouvrement sur ce parking dont les études sont en cours actuellement. Dans le même registre de création de nouveaux gisements fiscaux pour renforcer le tissu de notre économie locale, il est prévu au titre de 2024, la création des marchés dans les trois arrondissements urbains. Notre ambition est d’asseoir une base durable et une économie locale stable. Il sera procédé également à la digitalisation du processus de recouvrement des produits de location des biens meubles et immeubles de la Commune », a fait savoir l’autorité commune. Cependant, le maire indique que la commune est confrontée à des difficultés qui entravent au processus de mobilisation des ressources en vue d’éventuelles solutions. Entre autres :L’inexistence d’un logiciel pour l’émission rapide des avis d’imposition;La non rétrocession des ressources liées à l’autorisation d’occupation des sites et carrières ;La non rétrocession liée aux grosses entreprises qui paient leurs impôts en ligne.Aussi, a-t-il fait mention de ce que la mairie n’a bénéficié qu’une subvention de trois cent soixante-huit millions sept cent quarante-huit mille sept cent soixante-treize (368 748 773) FCFA y compris les ressources COSO contre une attente de huit cent trente-sept millions six cent quarante-huit mille treize (837 648 013) FCFA. Aucune subvention fadec non affecté n’est encore transférée. Dans le secteur de l’éducation maternelle et primaire, la commune n’a bénéficié d’aucune subvention MEMP. Après les travaux d’asphaltage dans la ville de Natitingou, il est annoncé, sans occulter l’aménagement avec bitume de la voie Kota-Kouandé, celui de la voie inter Etats Djougou-Porga, des travaux qui impacteront la ville de Natitingou et ses environs. « A côté de ce tableau sensiblement reluisant où des efforts considérables ont été faits au cours de ces derniers mois, se dresse une kyrielle de difficultés qui inhibent sérieusement notre volonté d’aller plus loin dans ce vaste chantier de développement de la commune de Natitingou. L’Administration communale est en sous-effectif. Elle tourne très difficilement en raison du manque criard de personnel. Plusieurs Directions stratégiques, leviers de la mise en œuvre de nos politiques de développement sont sans personnel d’appui. Cette situation qui est la résultante du gèle des recrutements dans les communes ne favorise guère l’atteinte des objectifs de développement à la base. En guise d’exemples, je voudrais citer : La PRMP est avec un seul collaborateur, toute chose qui freine dans le temps la conduite des marchés publics inscrits au plan prévisionnel de passation des marchés publics,La Direction du Service Technique est animée par deux agents, Il en est de même pour la Direction du Développement Local et de la Planification et celle en charge des Affaires Domaniales et Environnementales. La Commune de Natitingou souffre d’un manque cruel d’agent. La plupart du personnel hérités de l’ancienne administration sont partis à la retraite. La dernière vague de ce lot part en décembre prochain. Même les agents d’entretien et de services, nous n’en avons pas.Le recours aux agents dits prestataires de services qui comblaient relativement ce déficit du personnel, nous a été refusé. C’est vraiment le lieu de plaider afin que cette mesure soit levée pour nous permettre de recruter du personnel pour accompagner nos ambitions de développement de notre commune. Mesdames et Messieurs, Permettez que j’attire également l’attention de l’autorité préfectorale sur la question de l’eau potable dans la commune de Natitingou. L’accès à l’eau potable dans la ville de Natitingou demeure un véritable casse-tête. Des quartiers sont constamment privés de ce précieux liquide vital. La population de Natitingou voudrait compter sur votre intervention personnelle pour enfin qu’une solution urgente et durable soit trouvée à cette crise d’eau.Dans le domaine de l’électrification, la question de l’éclairage public, la situation n’est pas reluisante. Certains concitoyens en font même un argument de défense pour se refuser de payer les impôts sur le foncier bâti. Toutefois des avancées considérables sur l’électrification ont été et continuent d’être enregistrées dans notre commune. Plusieurs projets en cours et l’activité avec extension de faire bénéficier l’énergie électrique. Dans le secteur de la sécurité publique, la ville est la seule parmi toutes les anciennes capitales de département à n’avoir qu’un seul commissariat d’arrondissement. Meme la ville de Djougou qui n’a connu son titre de capitale, il y a quelques années comptes au moins trois (03) commissariats d’arrondissement dans la ville. Il urge que chaque arrondissement ait son commissariat de police. Les cas de braquages sont récurrents sur la route de Kouandé, entre le carrefour de l’embranchement à tchakonte et kota ou les usagers sont régulièrement charcutés avant de leur déposséder de leurs motos etc. La création d’un commissariat à Kotopounga réduirait quelque peu ces cas de braquage.Le secteur de l’enseignement enregistre une grande difficulté dans l’insuffisance des infrastructures scolaires que les modules de salles de classes que ce soit à la maternelle, au primaire ou au secondaire. Les fonds FADeC affectés ne couvrent par les réalisations des nombreuses salles de classes qu’attendent plusieurs écoles pour abriter nos enfants.Par ces temps d’insécurité, il urge une couverture de réseau GSM malheureusement, bon nombre de localités végètent dans un isolement en la matière. Il est incapable de joindre le village de Kota situé à peine 15 km de Natitingou au téléphone. Le volet sanitaire regorge d’énormes difficultés dont notamment, le manque de Médecin. Le seul CHD est resté pendant des mois sans un seul docteur chirurgien avec un seul véhicule d’ambulance pour tout le CHD. La zone sanitaire quant à elle n’en dispose même pas un seul. Par ailleurs, nos femmes du marché central se lassent d’attendre l’ouverture du marché central de Natitingou. Le site actuel qui les accueille est devenu très exigu et de nouvelles demandes de places s’enregistrent au quotidien au niveau de mes services techniques compétents.


Mesdames et Messieurs,
La ville de Natitingou, pionnière en matière de coopération jumelage avec des villes européennes continue d’entretenir de bonnes relations avec nos traditionnels partenaires de Huy en Belgique et Rillieux-La –Pape en France. Elle nourrit l’ambition de nouer de nouvelles relations de coopération. C’est dans cette perspective que les échanges sont en cours avec les villes de Veneto Victorio et d’Ivréa en Italie.Je ne saurais terminer mes propos, sans remercier à sa juste valeur, l’ensemble des membres de la conférence administrative départementale, sous la coordination de Madame le Préfet et sous l’impulsion du Secrétaire Général du Département et des chargés de Mission pour l’accompagnement dont mes services techniques ont bénéficié tout au long de l’année. Ces précieux accompagnements qui se sont exprimés soit à travers le registre du programme d’assistance aux communes, soit dans le cadre d’un appui spécifique pour l’élaboration de tel ou tel document de programmation, nous ont été d’une utilité et d’un apport considérable.» a fait savoir le Maire de la commune de Natitingou.

Prenant la parole, l’autorité préfectoral salue l’engagement et les efforts que fournissent les différents acteurs pour le rayonnement de la commune de Natitingou qui dispose de plusieurs atouts surtout touristiques. Elle a également fait cas des différents projets dont la commune a bénéficié. Cependant, elle a fait un état des lieux des problèmes dont elle a connaissance qui ralentissent son développement. « Natitingou, chef-lieu de département a bénéficié de plusieurs projets gouvernementaux dont le projet Asphaltage ayant aménagé plusieurs rues urbaines et facilite la mobilité des usagers. Ce projet réalisé à coût de milliards de francs CFA devrait s’accompagner des efforts locaux d’entretien et de sauvegarde à des fins d’exploitation durable. Mais sous le regard satisfaisant de l’ensemble des acteurs de développement de la commune, les rues asphaltées sont devenues des réceptacles de déchets solides et ménagers si elles ne sont pas érigées en débits de boissons ou autres centres de commerce informel. L’entretien des plants longeant ces rues rend indifférente toute une population. L’opération nationale de libération des voies publiques et leurs dépendances qui devrait être portée par les élus et agents locaux semble être sacrifiée à Natitingou avec leur complicité. Jusqu’ici, aucune initiative spontanée de libération de ces espaces n’a été prise par les autorités communales. La commune s’est impliquée sur instructions avec un faible taux de participation des élus communaux. Toute chose qui rend plausible l’hypothèse que les occupants illégaux sont installés par des autorités ou agents communaux en contrepartie d’intérêts personnels à tirer. Le phénomène de stationnement et de chargement hors parc est devenu la norme dans la gestion du transport interurbain et l’exploitation des gares routières l’exception. Plusieurs mois après mon implication personnelle, les engagements pris par les autorités communales et les acteurs du secteur sont visiblement devenus caduques. Ces éléments ne sont pas de nature à faciliter la réalisation d’infrastructures au profit de la commune. Dans notre cité touristique, la vie de nos concitoyens peut toujours impunément se faire menacer par la floraison des officines secrètes de contrefaçon presque à l’identique des boissons alcoolisées de grandes marques ou encore la fabrication de l’alcool frelaté. L’esprit mercantile continue de méconnaître avec arrogance le droit sacré à la santé, à une alimentation saine, le droit à la vie. Dans nos bistros et autres lieux de commérage, ce liquide de la mort sera toujours notre allié tant qu’il nous aide à étancher notre soif ou nous soustraire momentanément du fardeau de la vie, De toute façon, nul n’en sortira vivant, dira l’autre. Ces quelques lignes dressant la chronique de nos réalités sociales doivent nous inciter à l’action, à un changement de paradigmes dans notre statut d’autorités déconcentrées ou locales, de représentants de la société civile ou encore de citoyens responsables. A tous les acteurs dont l’engagement est resté invariable au service de la commune malgré l’impression d’une démission collective, je témoigne mon profond respect et mes plus grandes admirations. La présente tournée a fait l’option de s’intéresser à la politique publique organisant la santé de nos populations de qui nous attendons de fortes contributions au développement. En effet, le Gouvernement du Président Patrice TALON, conscient de l’importance du capital humain a orienté son programme d’action vers l’amélioration du bien-être social des populations à travers différentes réformes institutionnelles et projets de construction, d’équipement et de réhabilitation des infrastructures sanitaires au niveau périphérique, intermédiaire et central. En marge du système sanitaire classique, il est institué une politique de santé communautaire pour garantir l’accès équitable aux soins de santé à toutes les couches sociales quelle que soit leur situation géographique. Ainsi, le Gouvernement a actualisé la politique nationale de santé communautaire et ses directives avec pour finalité de faciliter le management des acteurs communautaires, la mise en œuvre des orientations stratégiques, la gouvernance en santé communautaire et le suivi-évaluation de la politique. Elle facilite le renforcement du système de santé en vue d’un accès universel aux services promotionnels, préventifs et curatifs destinés à assurer la réduction durable de la mortalité et de la morbidité au sein de la population » a fait savoir Lydie Déré CHABI NAH.

Deux communications ont meublé ladite séance. L’une sur la santé communautaire présentée par Docteur MOUTOUAMA Doumitou, DDS Atacora et l’autre relatives aux cantines scolaires présentée par Eliab BIAO, directeur départemental de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche Atacora. Des questions ont été posées par les participants et des réponses données par les responsables des services déconcentrés de l’Etat dans le département qui ont accompagné madame le préfet dans cette tournée. Les yeux sont désormais tournés vers l’édition 2024 de cette tournée statutaire.

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