Coup d’Etat au Niger : Bola Tinubu président de la CEDEAO dit n’avoir jamais été en faveur d’une opération militaire à Niamey.

La façon dont le président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) gère la crise actuelle au Niger n’est pas du goût de ses paires. Depuis juillet 2023 que Bola Tinubu, est à la tête de la Cedeao, il n’est toujours pas parvenu à normaliser les relations de l’organisation régionale avec Niamey.

D’abord c’est la présence inattendue et indésirable de Hassoumi Massaoudou, à la tête de la diplomatie nigérienne sous l’ancien président Mohamed Bazoum (2021-2023), au sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), à Abuja, le 10 décembre, qui a mis en mal le reste de la communauté. La présence de l’intrus n’a pas été décidé en commun accord avec les autres membres ouest-africains de la venue du Nigérien. Alors que la Cedeao tentait peu à peu de normaliser ses relations avec la junte du général Abdourahamane Tchiani, et d’obtenir la libération de Mohamed Bazoum. Cette présence a provoqué l’ire de Niamey.

En amont du huis clos des chefs d’État, les autorités nigériennes ont ainsi menacé de se retirer des discussions engagées avec le Bénin, le Togo et la Sierra Leone. Les trois pays sont chargés de négocier avec la junte un allégement des sanctions. Pour mettre fin à l’incident, la Cedeao s’est alors lancée dans un délicat jeu d’équilibriste : par voie de deux communiqués successifs, l’organisation a ainsi acté la chute du gouvernement Bazoum, tout en maintenant la reconnaissance de ce dernier en tant que chef d’État du Niger. En conséquence, Hassoumi Massaoudou ne devrait désormais plus être invité aux prochains sommets. En coulisses, deux capitales d’Afrique francophone ont activement plaidé en ce sens.

L’épisode du 10 décembre a néanmoins un peu plus crispé les relations de Bola Tinubu avec ses homologues francophones. AfricaIntelligence informe que « depuis le mois d’octobre, les manœuvres du président nigérian attisent les tensions au sein l’organisation régionale. Alors qu’il devait théoriquement organiser un sommet extraordinaire consacré au Niger au mois de novembre, Bola Tinubu a freiné des quatre fers les préparatifs, pour ne finalement jamais le tenir. Il a également refusé plusieurs appels téléphoniques de ses homologues durant plus de deux semaines. Une attitude qui a fait l’objet d’un discret aparté, en marge du G20 Compact with Africa, organisé par le chancelier allemand, Olaf Scholz, le 20 novembre, à Berlin ».

Les présidents Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire), Nana Akufo-Addo (Ghana), et Faure Gnassingbé (Togo) avaient ainsi confronté Bola Tinubu sur sa gestion du dossier nigérien. Interrogé par Alassane Ouattara sur le projet d’intervention militaire de la Cedeao, Tinubu avait alors répondu n’avoir jamais été en « faveur » d’une telle option. Une position contredisant une partie de ses déclarations formulées au lendemain du putsch du 26 juillet, ce qui a suscité l’agacement du président ivoirien.

Oncle Sam

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