Vista était parvenu à trouver fin août un accord avec le fonds Emerging Capital Partners pour acquérir le groupe bancaire panafricain Orabank, dont ECP est le principal actionnaire. Mais la finalisation du deal achoppe sur le prix de cession.
Le feuilleton de reprise du groupe bancaire panafricain Orabank par Vista, fondé par le Burkinabo-Américain Simon Tiemtoré, continue. Malgré un accord trouvé en août dernier, le closing du deal n’a toujours pas été réalisé. En coulisses, les négociations butent toujours sur le prix de cession.
Le fonds afro-américain Emerging Capital Partners (ECP), actionnaire majoritaire d’Orabank, a fixé le coût d’acquisition de ses parts à 250 milliards de francs CFA (380 millions d’euros). Une somme bien supérieure à l’offre de Simon Tiemtoré estimée à 150 milliards de francs CFA (152 millions d’euros).
La valorisation de la banque serait au-dessus de sa valeur actuelle alors que la note d’Orabank a chuté brutalement, passant de AAA à BBB+. Cependant, le fonds commun de titrisation de créances, le FCTC, est toujours noté AAA.
La croissance du groupe est largement portée ces derniers mois par le Sénégal, et par le Togo, qui constitue son premier marché. En Côte d’Ivoire, la filiale qui était l’un des « pôles de performance » d’Orabank devrait finir l’année 2023 avec un résultat déficitaire. Pour se couvrir et amoindrir son exposition, Orabank Côte d’Ivoire a dû provisionner 17 milliards de francs CFA (25 millions d’euros) en fonds propres. Plusieurs banques correspondantes en Europe ont ralenti leurs opérations avec Orabank en attendant d’avoir une meilleure visibilité sur l’identité du futur repreneur. Le groupe allemand Commerzbank a, quant à lui, fermé son compte d’opérations au sein de la banque.
Le dossier de la cession d’Orabank remonte à 2019. Avant Vista deux autres groupes s’étaient positionnés. Cette même année, la Caisse générale de retraite des agents de l’État (CGRAE) ivoirienne était parvenue à un accord pour la reprise de 61,45 % d’Orabank. Le deal avait finalement échoué face aux réticences de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
En 2022, le consortium SNBA – mené par les Ivoiriens Charles Kié et El Hassan Kaba – n’était également pas parvenu à acquérir le groupe bancaire malgré le soutien de l’investisseur panafricain Afreximbank.
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