C’est une décision forte qui vient d’être prise par le préfet de l’Atacora : la consommation de chicha est désormais interdite dans tous les lieux ouverts au public, sur l’ensemble du département. Cette mesure s’inscrit dans une volonté affichée de lutter contre le tabagisme et de préserver la santé publique, en particulier celle des jeunes.
Adoptée dans le cadre de la loi n° 2017-27 relative à l’usage du tabac en République du Bénin, cette interdiction concerne aussi bien les espaces publics que privés, dès lors qu’ils accueillent du public. Bars, restaurants, maquis, boîtes de nuit ou encore cafés ne pourront plus permettre à leurs clients de fumer la chicha dans leurs enceintes.
Pour les contrevenants, les sanctions sont dissuasives. Les responsables d’établissements qui ne respecteront pas cette interdiction s’exposent à une amende allant de 50 000 FCFA à 300 000 FCFA. En cas de récidive, la fermeture du lieu est envisagée. Les consommateurs, quant à eux, risquent des amendes de 10 000 FCFA à 50 000 FCFA s’ils sont surpris en train d’utiliser une chicha dans un lieu public.
La mesure est saluée par les professionnels de la santé, qui y voient un pas important dans la lutte contre les maladies liées au tabac. Selon eux, la chicha, souvent perçue à tort comme moins dangereuse que la cigarette, expose pourtant les usagers à des risques sanitaires tout aussi graves.
Mais du côté des gérants d’établissements de loisirs, la pilule passe mal. Certains craignent une baisse de fréquentation, notamment auprès de la jeunesse, grande consommatrice de chicha. « C’est une clientèle que nous allons perdre, et cela aura un impact sur notre chiffre d’affaires », déplore un tenancier de bar à Natitingou.
Pour garantir le respect de l’arrêté, plusieurs autorités départementales sont mobilisées. Police républicaine, services de santé, tourisme, environnement et mairies travaillent de concert pour faire appliquer cette décision sur le terrain. Des contrôles seront organisés dans les établissements publics et privés.
Avec cette initiative, l’Atacora pourrait bien tracer la voie pour d’autres régions du Bénin. Face à la montée de la consommation de chicha, notamment chez les jeunes, une réponse nationale coordonnée semble inévitable. Cette interdiction pourrait alors devenir un modèle à suivre pour les autres départements, dans une dynamique de lutte contre les addictions et de promotion de la santé publique.
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