Un pas décisif vient d’être franchi dans la gouvernance des ressources naturelles au Bénin. Sous l’impulsion de l’Autorité du Bassin de la Volta (ABV), avec l’appui du Partenariat Mondial de l’Eau en Afrique de l’Ouest (GWP-AO) et de la Structure Focale Nationale (SFN-ABV), un atelier national s’est tenu ce vendredi à Natitingou. L’objectif de cet atelier est de mettre en place la Coordination Nationale des Usagers et Usagères (CNU) des ressources naturelles du bassin de la Volta.
L’événement, qui a réuni une cinquantaine de participants, représentants d’associations d’usagers, responsables administratifs, autorités locales et partenaires techniques, marque une étape structurante dans la dynamique de gestion concertée des ressources partagées.
Dans son discours d’ouverture, Madame Lydie Nah Déré, Préfet de l’Atacora, a exprimé sa satisfaction de voir cette rencontre se tenir à Natitingou, ville emblématique de la décentralisation. Elle a souligné :« La gestion durable du bassin de la Volta passe nécessairement par l’implication active des communautés locales. La mise en place de cette Coordination Nationale constitue un levier structurant pour favoriser le dialogue, la concertation et une gouvernance équitable. »
Elle a également encouragé les membres du futur Bureau Exécutif à porter avec responsabilité la voix des usagers dans les prises de décisions stratégiques.
Au nom du Secrétariat Exécutif de l’ABV, Madame Rafatou FOFANA a rappelé l’ancrage de cette initiative dans le cadre légal de la gestion du bassin :
« La création de la CNU répond à une exigence de la Charte de l’Eau du bassin de la Volta. Elle représente un outil essentiel pour prévenir les conflits d’usage, garantir un partage équitable des ressources et renforcer la résilience des écosystèmes. »
Elle a également mis en lumière l’importance du projet REWarD, financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), qui soutient les efforts de préservation des ressources naturelles et contribue à l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD).
S’exprimant au nom du Directeur Général de l’Eau, son représentant a souligné le fondement juridique national de l’initiative, en s’appuyant sur la Loi 2010-44 relative à la gestion de l’eau :
« Le PANGIRE prévoit la participation des usagers à toutes les étapes de la gestion des ressources en eau. La mise en place de cette Coordination traduit en actes cette volonté de gouvernance inclusive. »
Il a insisté sur l’importance de doter la CNU de moyens techniques et organisationnels solides, afin qu’elle joue efficacement son rôle de relais entre les communautés locales et les institutions nationales.
La Coordination Nationale des Usagers devient ainsi un espace permanent de concertation, de plaidoyer et de mobilisation des acteurs autour de la gestion durable du bassin. Dans un contexte marqué par la déforestation, l’érosion des sols et les effets du changement climatique, cette initiative est plus que jamais nécessaire.
Avec près de 770 000 habitants vivant dans la portion béninoise du bassin, principalement en zones rurales, cette structure permettra de renforcer les capacités locales, promouvoir la justice environnementale et encourager une cohabitation pacifique entre les différents usagers.


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