Pour une gouvernance alternative, Boni Yayi joue au négociateur mais se fera rattraper par le passé.

Le chef de file du parti de l’opposition Les Démocrates, l’ancien président Boni Yayi reste toujours droit dans ses bottes quant à une quelconque révision de la constitution.

Dans son rôle en tant qu’opposant, il joue la carte du parti afin d’équilibrer le débat sur l’échiquier politique. En effet, dans un meeting organisé à la maison des jeunes d’Akpro-Missérété devant les militants des communes de la 20è circonscription électorale dimanche 25 février dernier, Boni Yayi a martelé qu’il n’est « ni pour une relecture de la constitution béninoise, ni pour un 3ème mandat déguisé du chef de l’État Patrice TALON ».

Boni Yayi estime qu’il serait possible que les maires et les députés parrainent les candidats que de forcer les choses afin d’aboutir à toute révision opportuniste du code électoral qui est d’actualité à l’Assemblée Nationale. La position tranchée de contre-pouvoir de Boni Yayi ne surprend guère. Elle permet une amélioration du climat politique et appelle à une veille citoyenne permanente car pour le président du parti Les Démocrates, depuis l’avènement de la rupture, la démocratie du Bénin est en nette régression. En témoignent la situation sociopolitique du pays, les exilés politiques et les détenus « politiques », la limitation de la communication et j’en passe volontiers.

Cependant, marqué sa position en tant qu’opposant à tout bout de champ aux actions du régime en place dénote d’une mauvaise foi. Boni Yayi ne serait pas l’homme idéal pour jouer ce rôle vu les actions menées dans la passé. En effet, Pendant ces 10 ans au pouvoir, le chantre du changement n’aura pas mieux fait que le régime en place. Ce qu’il reproche à son successeur a été orchestré au moment il était au pouvoir. Pour avoir passé 10 ans à la tête du pays, l’ancien chef d’Etat avait forcé pour une révision constitutionnelle vers la fin de son second mandat. En 2013, l’idée de révision a avait déjà commencé par germer. Et un plan de communication a été établi pour amener les population a accepter ce projet.

Pour tenter la révision de la loi fondamentale du Bénin, Boni Yayi et ses soutiens n’ont laissé aucune piste de côté. D’abord, les marches, ensuite des plans bien définis de communication. Mais ce projet a échoué et a même été trahi par les membres de son propre camp. Les membres du parti de l’opposition du G13 étaient persécutés, plusieurs dossiers de corruption étaient cités pour émousser les ardeurs des opposants qui lui tenaient tête notamment les membres du G13 qui étaient dirigés par l’Honorable Issa Salifou. Les dossiers tels que les éléphants blancs dont le siège de construction de l’Assemblée Nationale, la mauvaise qualité des infrastructures routières cas de la route Kpota, Calavi-Bohicon, les centrales électriques thermiques de Maria-Gléta et bien d’autres ont caractérisés la gouvernance de l’homme du changement.

En définitive, Boni Yayi n’a donc pas mieux fait quand il portait sur lui, le flambeau du mouvement du Changement comparativement à ce qu’il reproche à son adversaire et successeur d’aujourd’hui. Il lui sera bien difficile d’imposer le choix d’une alternance politique crédible et transparente.

Oncle Sam

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